Les entreprises ne peuvent compter que sur elles-mêmes
Edito de José-Marie Jaeger – ABV Group – 09/03/17
L’actualité occulte le problème de fond français. Le taux d’intérêt de la dette, qui était de 0,6 % en juillet dernier, vient de passer à 1,11 % en février. Bien qu’il ait baissé un peu depuis, cela signifie un supplément du coût de la dette 2017 d’1 milliard de plus chaque année. Ce qui est vrai aujourd’hui le sera également les années suivantes, compte tenu du fait que la dette s’élève maintenant à 2 200 Md €.
Les interrogations de la presse internationale sur l’avenir politique en France pèsent sur les taux. Elle se demande si le risque n’a pas été sous-évalué. Il est à craindre que les taux continuent de monter… C’est tellement vrai que le Trésor a placé en deux mois 50 Mds€, soit 25 % des besoins 2017, pour verrouiller les coûts d’emprunts de la dette.
L’inflation, qui n’était pas significative, passe maintenant les 2 % aux Etats-Unis, en Allemagne, au Royaume-Uni. Compte tenu des engagements de la FED, cette hausse de l’inflation risque de renforcer sa détermination et donc la hausse des taux prévue, corollaire de la croissance, de l’inflation et de la hausse massive du déficit budgétaire américain.
Le taux de chômage en France, malgré quelques baisses dans la catégorie A, du fait des emplois aidés et de la création de quelques emplois marchands, n’a pas vraiment baissé et les incertitudes politiques des mois à venir ne seront pas favorables à la baisse du chômage.
L’alignement des planètes qui a été favorable à la France ne l’est plus, d’ailleurs le taux de croissance n’a été que de 1,1 % en 2016, alors qu’il a été de 1,7 % pour la zone euro. Le déficit commercial est toujours très lourd, 43 Mds en 2016. La France n’est plus compétitive depuis des années. L’Etat, qui n’a pas encore vraiment engagé ses réformes de structure, ne pourra donc pas compter sur la reprise de la croissance pour réduire le chômage.
Ce n’est donc pas la croissance qui va porter les entreprises françaises en 2017, ni même en 2018. En outre, si la hausse des taux continue, le coût de la dette va augmenter le déficit de l’Etat. Dans ces conditions, et dans un environnement politique incertain, elles devront se battre encore davantage pour gagner en compétitivité et remporter la bataille économique. Elles ne pourront donc compter que sur elles-mêmes.
Les entreprises françaises, en particulier les ETI et les PME/PMI, devront donc anticiper, et malgré leurs bons résultats en 2016, continuer à innover, améliorer les compétences, investir et s’adapter pour conquérir de nouveaux marchés, améliorer leurs marges et financer leur développement.
Pour financer leur développement, pas de recette magique. Elles devront réinvestir le cash flow qu’elles ont créé en 2016 et continuer à optimiser leurs coûts et leurs processus pour améliorer leurs marges et dégager des ressources complémentaires avant, éventuellement, d’aller chercher des financements à l’extérieur qui pourraient réduire leur indépendance.
Aujourd’hui, la bonne démarche d’optimisation des coûts de revient et de financement a pour objet de revoir, bien sûr, les coûts, mais aussi et surtout les processus pour l’amélioration de la chaîne de valeur. Améliorer les processus est l’occasion idéale pour faire progresser les équipes et leur permettre de gagner en maturité dans leur domaine. Cette démarche est d’autant plus importante, que toutes les soit disant simplifications engagées par l’Etat, à court terme ne simplifient rien du tout, leur coût est à la charge des entreprises, elles ne font qu’ajouter de la charge de travail. De plus, beaucoup de ces simplifications, si elles sont en fait des sources d’économies pour l’Etat, sont aussi des moyens nouveaux pour mieux contrôler les entreprises et plus souvent. Les exemples sont nombreux : DSN, bulletin de paie simplifié, pénibilité, retenue à la source, transfert informatique des comptes annuels, contrats prévoyance imposés, etc.
Les DAF connaissent bien cette situation : 35 % prévoyaient une optimisation des coûts pour 2017. Ce début d’année est favorable, car cette démarche aura un impact direct sur 2017 et 2018. Il est significatif que toutes les entreprises qui ont réussi 2016 avaient un plan de réduction des coûts, elles ont confirmé qu’elles avaient un nouveau plan pour 2017.
Vous aussi, n’attendez pas pour engager votre entreprise dans l’optimisation des chaînes de valeur, améliorer les compétences de vos équipes en améliorant vos coûts et votre compétitivité. C’est la solution clé.
JM Jaeger / Dirigeant d’ABV Group
ABV Group conseille et accompagne les entreprises dans le management stratégique des coûts. Il étudie en particulier les risques et opportunités des obligations déclaratives, sociales, fiscales et parafiscales et les sources d’amélioration de la chaîne de valeur.