Brusque coup de frein sur l’investissement des ETI
Sources Les Echos par Nathalie SILBERT – 18/07/2024
Selon une enquête du Meti, 60 % des entreprises de taille intermédiaire ont suspendu tout ou partie de leurs investissements au lendemain des élections législatives. Face à l’éventualité d’un SMIC à 1.600 euros, voulu par la gauche, 28 % d’entre elles estiment qu’elles devraient réduire leur masse salariale.
12 % des entreprises de taille intermédiaire (ETI) ont d’ores et déjà décidé d’arrêter pour partie au moins leurs projets d’investissements. (Getty Images / Westend61)
Premières retombées de la dissolution de l’Assemblée sur l’économie française. Seules 6 % des entreprises de taille intermédiaire (ETI) ont prévu de maintenir avec certitude l’intégralité de leurs investissements initiés ou prévus dans l’Hexagone cette année, et 12 % d’entre elles ont d’ores et déjà décidé d’arrêter pour partie au moins leurs projets. C’est ce qui ressort de l’enquête menée par le Mouvement des entreprises de taille intermédiaire (Meti) entre le 11 et le 17 juillet auprès de 1.500 ETI dévoilée en exclusivité par « Les Echos ».
Depuis les élections législatives anticipées, les entreprises sont plongées dans l’incertitude. Sans visibilité, 60 % d’entre elles ont ainsi décidé de suspendre tout ou partie de leurs investissements en attendant que le paysage économique s’éclaircisse. La majorité (55 %) affirme ainsi avoir réduit l’enveloppe qui leur sera consacrée cette année, et 28 % déclarent avoir réorienté tout ou partie de leur budget vers d’autres pays que l’Hexagone.
Augmentation des prix de vente
Alors que la situation politique reste instable, l’inquiétude face aux risques qui pèsent sur la ligne économique et sur les réformes fiscales et sociales incite à la prudence. Le Meti a interrogé les entreprises sur les conséquences d’une revalorisation du SMIC à 1.600 euros, une des promesses du programme économique du Nouveau Front populaire arrivé en tête du scrutin. D’après l’enquête, la mesure aboutirait à une hausse de 7 % en moyenne de la masse salariale. Pour un tiers des sociétés sondées, elle bondirait toutefois de 10 % au moins.
Pour absorber le choc, 40 % des ETI estiment qu’elles devront relever leur prix de vente. Mais plus d’un quart d’entre elles (28 %) assurent qu’elles devraient réduire leur masse salariale, ce qui entraînerait probablement des réductions d’effectifs. Une partie (14 %) indique aussi qu’elles seraient obligées de couper dans leurs dépenses et dans leurs investissements. Pour 6 % des ETI, aucune solution ne serait envisageable : elles ne pourraient tout simplement pas faire face à une hausse aussi forte du salaire minimum et leur pérennité serait en jeu, selon le sondage.